Au bord de la Volga se trouve une majestueuse ville au regard porté vers un horizon sans fin. Et le poids des années, et le manque d'entretien de ses monuments ne fait que rajouter à son charme. Visite...

   Je devrais avoir un grande nombre de photos de tous les monuments de Nijni-Novgorod, de chaque rue et de ses si pittoresques isbas en bois. Je n'ai rien de tout cela. Juste quelques photos du centre-ville que j'ai décidé de partager avec vous.

   Nijni-Novgorod (une traduction possible serait : Villeneuve en aval), est une des principales cités de Russie, comptant environ un million et demi d'habitants. Elle fait partie de la région dite de Moyenne-Volga, surnommée la poche de la Russie. Elle se situe à environ cinq cent kilomètres à l'Est de Moscou.

     Nijni-Novgorod, ancienne Gorki, a longtemps été un lieu d'exil, Sakharov, prix Nobel de la paix 1975, a par exemple vécu ici, exilé par le régime soviétique. Gorki, l'écrivain russe, en est originaire, tout comme MInine, personnage historique important, boucher de son état, ayant levé une armée paysanne au seizième siècle pour repousser l'envahisseur polonais. Tchkalov, aviateur soviétique, a réussi l'exploit de faire, dans les années 30, un vol Moscou-Vancouver sans escale. Sa statue (qui fait rire certains, vous découvrirez pourquoi en allant à Nijni) orne la place Minine.

     Nijni-Novgorod est située sur les bords de la Volga, qui en forment la frontière septentrionale. Le fleuve est immensément large, et vu du centre-ville, impressionnnant. Entièrement gelé l'hiver, et occupé par d'imprudents pêcheurs qui cassent la glace pour trouver le poisson, il prend toute sa splendeur au mois d'avril lors du dégel. Je me rappelle être resté toute une journée à y regarder passer les blocs de glace. Parfois, le brouillard gagne l'autre rive, et l'impression est alors que l'on est arrivés au bord du Monde.

     La ville se compose de deux parties : la partie haute, centre-ville historique avec un Kremlin très beau mais peu entretenu et défiguré par une exposition permanente de l'Armée Rouge, et la partie basse, centre soviétique près de la gare. Les deux sont séparés par la rivière Oka, qui se jette dans la Volga.

     La rue principale de la ville (photo ci-dessus), la Bolchaia Pokrovskaia, est une très belle rue, animée, où les gens se promènent à la première occasion.

     Et voici la place Minine, qui est le point central de la ville. Notez le Kremlin, à gauche.

     Une explication est nécessaire à mes premiers propos en début d'article : je n'ai aucune photo digne de ce nom de cette belle ville parce que je n'y ai jamais été véritablement un touriste. J'y ai posé mes valises en septembre 2002 pour les refermer en août 2004. Ce furent deux années absolument magnifiques, dans ma vie, et lorsque j'y repense, j'ai toujours un léger frisson de Nostalgie qui me prend.

     Rue Minine (ci-dessus), j'y ai travaillé deux ans à l'université linguistique Dobroliubov. Il s'agit d'une rue typique de la ville (du moins au centre) : bordée de maisons en bois qui sont malheureusement en train de laisser la place à des immeubles plus modernes.

   La Bolchaia Pokrovskaia (ci-dessus). Deux choses étonnantes concernant Nijni : il y avait un changement d'heure avec Moscou à l'époque soviétique, qui, pour des raisons pratiques, a été annulé dans les années 90. Ce qui fait que la nuit tombe en hiver extrêmement tôt.

   Deuxième source d'étonnement : le métro. Il est désespérément vide. Après celui de Moscou, c'est angoissant !

     Mieux vaut le dire franchement : la vie Nijegorodienne, si vous n'êtes ni étranger, ni fils de banquier, est difficile. Beaucoup plus qu'à Moscou. Mais les gens s'en sortent, d'une façon ou d'une autre. La ville n'est pas forcément pauvre, mais l'argent n'y reste pas. Notons qu'elle est très ouvrière. On y fabrique, entre autres, les fameuses voitures "Volga" russes.

     La vie coule plus lentement à Nijni qu'à Moscou, on y a plus de temps, mais moins d'argent. Alors on se promène beaucoup, dans les parcs ou sur les bords des deux fleuves. Ci-dessous : la flèche, ainsi surnommé le point de jonction entre la Volga et l'Oka.

   Voilà pour cette (première mais non dernière) visite d'une ville chère à mon coeur. Mais le mieux pour vous est encore d'y aller. Vous ne le regretterez pas, cela je vous le promets !